La Henriade

Un bon livre de bonne taille et bon poids. Super léger, super pratique, il ne contient que l’essentiel, pas de pages remplies de notes. Le papier est souple, de bonne qualité et le texte de bonne taille pour une lecture facile et rapide.

Difficile de trouver oeuvre plus scolaire que la Henriade. D'abord le titre : Voltaire reprend la formule utilisé par Ronsard écrivant la Franciade er par beaucoup d'autres auteurs, français ou étrangers, le modèle étant l'Enéide de Virgile. Et on ne peut imiter plus servilement les règles de la versification classique ni les procédés de l'épopée qu'avaiet déjà codifiés les anciens. Pas de souffle, pas de vie, ce n'est que du pastche et accablant d'ennui. Evidemment on retrouve Voltaire dans sa dénonciation de l'intolérance religieuse. Heureusement qu'il a écrit plus tard ses Contes et son Dictionnaire Philosophique, sinon sa cause n'aurait guère avancé et lui-même serait tombé depuis longtemps dans les oubliettes de l'histoire. L'édition est minimaliste : pas de préface, pas de notes, pas de numérotation des vers. L'oeuvre intéressera ceux qui aiment Voltaire et veulent se faire une idée de l'ensemble de sa production. Pour les autres, elle est un bon exemple de ce que parfois les génies mettent du temps à se trouver. D'ailleurs, on a noté que les écrivains français du 18° siècle ont échoué dans les genres trop codifiés. Dix ans après La Henriade, il écrira Les Lettres philosophiques qui sont déjà du grand Voltaire.